viernes, 9 de noviembre de 2012

En 10 ans, deux fois moins de sperme disponible

La Belgique manque de sperme. À Érasme, on compte 400 inséminations en 2011 contre 912 en 2002



La Belgique manque cruellement de sperme. Cette constatation peut prêter à sourire, mais elle est davantage objet d’inquiétude pour les spécialistes de la fertilité et de déception pour des centaines de femmes se raccrochant à l’espoir d’un donneur de sperme pour devenir mères. Dans quelques mois, la clinique de fertilité d’Érasme lancera une campagne, en guise d’appel à d’éventuels généreux donneurs. Car les banques de sperme belges souffrent de la pénurie. Les chiffres sont éloquents : en 2002, plus de 900 inséminations (ou cycles) ont été réalisées à Érasme. L’année dernière, ce nombre était tombé à 400. “Le problème vient d’abord du manque d’informations”, explique la professeur Anne Delbaere, chef de la clinique de fertilité d’Érasme.
Le sperme des donneurs est-il toujours de bonne qualité ou faut-il en exclure certains ?
“Il faut en exclure certains mais pas seulement à cause de la qualité. Il y a un certain nombre de candidats qu’on doit exclure pour raisons médicales, notamment à cause d’antécédents familiaux graves génétiquement transmissibles. De nombreux critères médicaux sont à respecter, mais on traite au cas par cas.”

Le don de sperme est anonyme. Est-il cependant possible pour une receveuse de choisir l’aspect physique et ethnique du donneur ?
“On entend bien sûr ces requêtes. On peut les comprendre dans le cadre d’une homogénéité familiale. Pour un couple hétérosexuel qui vient nous voir, on fait évidemment en sorte que l’enfant à venir ait une ressemblance avec ses deux parents. Pour un couple de femmes homosexuelles, si l’une des partenaires a une autre appartenance ethnique, on peut comprendre ce désir que l’enfant ait une appartenance à cette même communauté. Malheureusement, ce sont surtout les donneurs provenant de minorités ethniques qui manquent aujourd’hui. Mais nous n’accepterons jamais des requêtes précises sur les caractéristiques du donneur comme celles qui se font aux États-Unis.”

Le don de sperme est strictement anonyme chez nous, mais pas dans tous les cas…
“Ces demandes de recours à un don non anonyme sont rares. Il s’agit d’un couple ou de femmes qui se présenteraient accompagnées d’un ami ou d’un membre de la famille, celui-ci étant d’accord pour donner son sperme et se faire connaître. Il ne s’agit aucunement d’un donneur inconnu qui accepterait que soit révélée, une fois l’enfant devenu adulte, son identité, comme c’est le cas dans certains pays. Mais il y a débat sur cette levée d’anonymat qui n’est pas du tout permise en Belgique. Avoir le choix pourrait être intéressant. Si on oblige les donneurs à révéler leur identité, c’est certain qu’ils seraient encore moins nombreux. Mais c’est une question difficile qui dépend tellement de chacun et du contexte familial.”

Le don de sperme n’est pas rémunéré en Belgique, juste défrayé. À hauteur de quel montant ?
Nous payons 75 euros au donneur qui a pris du temps, s’est absenté du bureau, s’est déplacé,… Et a subi, après son don, une prise de sang. Mais là aussi, il y a matière à débat quant à une réelle rémunération, comme c’est le cas aux États-Unis…”

Le nombre de dons de sperme a chuté en quelques années. À l’époque, beaucoup de femmes françaises venaient subir une insémination en Belgique. Et maintenant ?
“On ne peut plus dire aujourd’hui qu’elles ont engendré cette pénurie. La plupart des cliniques ont limité l’accès au don de sperme aux femmes venant de l’étranger. À Érasme, elles peuvent poser leur candidature 4 jours sur l’année, seulement, malheureusement. Et nous traitons deux nouveaux cas par semaine. Ce qui ne veut pas dire deux nouvelles grossesses.”

Pour plus d'info:
Secretariat médical: 02.555.36.89
De 9h à 15h.

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