jueves, 27 de enero de 2011

Le prix de la "pire entreprise"

Le prix de "la pire entreprise" décerné à Davos

LEMONDE | 26.01.11
Il est des récompenses que l'on souhaiterait ne jamais obtenir. C'est le cas du Public Eye Award. Créé par les ONG La Déclaration de Berne (DB) et Pro Natura, remplacée en 2009 par Greenpeace, ce prix récompense, depuis 2000, les entreprises jugées particulièrement irrespectueuses de l'environnement et des droits humains. L'objectif : dénoncer publiquement leurs pratiques, à l'occasion du Forum économique de Davos, en Suisse, qui se tient du 26 au 30 janvier 2011. "Les déclarations d'engagement volontaire des entreprises ne soignent en fait que leur image, expliquent La DB et Greenpeace. Dans ces conditions et plus que jamais, il est primordial de rappeler aux entreprises leurs responsabilités."

Jusqu'au 27 janvier, les internautes peuvent voter en ligne pour élire la "pire entreprise" de l'année, dont les six nominés pour le titre ont été sélectionnés sur une liste de 30 firmes. Leurs noms ont été soumis à La DB et à Greenpeace, depuis le mois d'août 2010, par d'autres ONG. Le site www.publiceye.ch met en scène les nommés de l'édition 2011 dans un pastiche de leurs publicités. Il propose aussi pour chaque entreprise sa fiche signalétique et les griefs à son encontre.

A la veille de la clôture des votes, plus de 38 500 internautes avaient déjà apporté leurs suffrages.

MUR DE LA HONTE

La sélection finale est très cosmopolite. Parmi les nominés, on trouve BP, à l'origine de la plus grande marée noire de l'histoire des Etats-Unis, après l'explosion, le 20 avril 2010, d'une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique. A ses côtés figure la sud-africaine AngloGold Ashanti, accusée d'empoisonner le sol du Ghana et de maltraiter ses employés. Apparaît également le distributeur suisse d'énergie Axpo, qui se procure de l'uranium à Maïak, en Russie, considéré comme un des endroits les plus irradiés de la planète. L'entreprise taïwanaise Foxconn est aussi sélectionnée, avec ses 18 employés acculés au suicide par des conditions de travail insupportables.

Complètent la liste la firme finlandaise Neste Oil, dont le "green diesel", à base d'huile de palme, est responsable de nombreuses expropriations et déforestations dans les pays d'Asie du Sud-Est, et le cigarettier Philip Morris, qui a engagé une action en Uruguay pour contourner la loi antitabac dont le pays vient de se doter.

Le lauréat rejoindra le mur de la honte du site (Hall of shame) aux côtés des vainqueurs de l'édition 2010 : le groupe suisse Roche, pour ses essais pharmaceutiques en Chine, et la Royal Bank of Canada, pour son financement de l'extraction de pétrole à partir de sables bitumineux.

Une conférence de presse internationale tiendra lieu de cérémonie de remise des prix, le 28 janvier, à l'Hôtel Montana, à Davos, au troisième jour du Forum économique mondial.


Aude Lasjaunias

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